PARIS 12
Informations
Pratique artistique :
L’expression corporelle
Techniques explorées : Une initiation et/ou une familiarisation à la danse. Exploration par le corps de la notion de lieu de mémoire et l’interprétation de l’Histoire
Public : ce parcours s’adresse à toutes les personnes désireuses de vivre l’histoire à travers le corps et d’en fabriquer de petites chorégraphies, du novice au plus expérimenté
Lieu
Rendez-vous devant le musée de l'Histoire de l'Immigration. Métro Porte Dorée - Paris 12
Tarif
25 €
Durée
2h30
Parcours vu par les artistes – médiateurs Ludo Louison (Danseur, chorégraphe, artiste peintre) et Annie Bourdié (Professeure de danse afro-contemporaine et chorégraphe)
“Le bois de Vincennes est le lieu de l’exposition coloniale de 1931. Elle se déroule à Paris à la Porte Dorée. Le 6 mai 1931, le Maréchal Liautey, commissaire de l’exposition, démontre la puissance coloniale de la France en organisant une Exposition Universelle permettant aux français de s’immerger dans des pays d’Outre mer par la construction in situ de villages représentant les pays d’origines (colonisés), en exposant des produits locaux et proposant des spectacles. Cet événement attire huit millions de visiteurs.
Je propose aux participants de notre mise en corps de notre balade d’ôter le voile contemporain de l’année 2016 pour reconstituer l’année 1931. Nous utilisons le corps comme instrument de remémoration et d’interprétation pour retranscrire l’histoire de l’Exposition.
Par ce médium, nous restituons le jour de l’ouverture de l’Exposition Coloniale Internationale des pays d’Outre mer. Nous sommes en mai 1931.
Le parcours débute par la statue érigée pour la prospérité des colonies, bâtie par Léon Ernest Drivier, initialement postée à l’entrée du Musée de l’Immigration. Puis l’histoire de chaque façade et l’observation des bas-reliefs conçues en trois ans se retranscrivent sous forme de gestes et de mouvements. Comment retranscrire une architecture par le corps ? De quelle manière le corps va-t-il être influencé par son histoire et l’objet de sa construction ? Les lignes et les matières sont pour le corps les premières bases d’une réalisation chorégraphique.
Nous allons ensuite explorer les fresques du Forum à l’intérieur du musée. Comment le corps va t-il s’exprimer à l’intérieur du palais ? Comment va-t-il représenter les messages véhiculés ?
La balade continue le long du lac de Daumesnil où nous pouvons apercevoir au loin le zoo regroupant tous les animaux ramenés de leurs pays d’origine. Nous traversons les anciennes voies ferrées utilisées pour le déplacement vers chaque pavillon. Le parc n’a plus d’éléments visibles, ni de traces de ces constructions. Je propose aux participants de retranscrire avec le corps le ressenti des hommes et des femmes amenés de force par les occidentaux. Les expressions du visage et les postures effectuées à l’écoute de l’histoire de cet événement participe à la construction d’un travail sur la mémoire collective et la mémoire singulière. Les participants explorent et revisitent les différentes réactions des visiteurs de l’Exposition Coloniale de 1931 et celles des personnes colonisées. Ainsi il s’agit d’explorer les émotions vécues de l’intérieur et de l’extérieur et de les extraire sous forme de spectacle.
Il existe toujours les anciens pavillons du Togo et du Cameroun de l’Exposition Coloniale Internationale de 1931. Ils accueillent à présent les bouddhistes indochinois d’Ile-de-France. Les participants sont invités à réfléchir à la notion de réhabilitation du bâti ancien. Comment envisage t-on un changement de fonction? Comment transforme t-on l’identité d’un bâtiment ? Durant l’Exposition, les visiteurs étaient invités à goûter des produits locaux de saveurs dîtes exotiques de ce village. Un spectacle de danse traditionnelle y était proposé. Aujourd’hui, ce lieu invite au calme et au recueillement. Les participants réagissent avec leur corps à ces informations et sensations contraires.
Pour clôturer cette commémoration par le corps, un temps d’échange est proposé pour permettre aux participants de partager les émotions ressenties, d’apporter des commentaires sur la balade effectuée, et de construire une chorégraphie restituant tout les éléments émotionnels traversés par le corps. Cette base servira à composer le spectacle de fin de projet.
Les participants s’appuient sur des photos anciennes représentant certains pavillons et participants de l’époque (visiteurs et/ou visités) pour transposer à travers le corps leur interprétation.”