PARIS 2O
Informations
Pratique artistique :
Croquis et dessins rapides, avec l’accent mis sur la maîtrise des proportions et des perspectives. Apprendre à dompter les contrastes, à simplifier et synthétiser un paysage urbain tissé de tant de lignes et d’éléments.
Techniques exploitées : crayons de couleurs, stylos feutres, pastel gras.
Public : ce parcours est destiné plutôt aux personnes intéressées par l’histoire et l’évolution de l’urbanisme tout comme aux nostalgiques d’un passé bel et bien révolu.
Lieu
Rendez-vous au métro rue d’Avron 20ème arrondissement
Tarif
25 €
Durée
2h30
Parcours vu par l’artiste – médiateur Yann Le Houelleur
La balade en résumé:
“Que de contrastes, propices à l’inspiration, dans les rues de cette partie du 20ème dans un périmètre compris en les station de métro Avron, rue des Maraîchers et Gambetta! Toutes sortes d’habitations se juxtaposent, aussi bien des HLM que des immeubles arts nouveaux et des maisons ouvrières. Malgré la densification de leur habitat, ces quartiers offrent des marges de quiétude où le passé semble revivre un peu. Les nombreuses impasses que nous entreverrons le long de la rue des Vignoles, avant de filer vers la rue Saint Blaise, constituent une pelote que nous démêlerons avidement avec la pointe de nos crayons…”
La balade en détail :
“Jadis, des vignes s’échelonnaient ici même, à tel point qu’une rue du quartier porte le nom de Vignoles. Puis ce fut une déferlante d’industries, petites et grandes, et d’artisans. Ces activités, outre les ronflements et feulements des machines qui tournaient, produisaient des effluves de toutes sortes, notamment une odeur de cacao et d’amandes grillées.
Aujourd’hui, un certain silence et «une neutralité olfactive» règnent. Mais ce passé intense et fécond a laissé de nombreuses réminiscences que par miracle la fièvre immobilière initiée dans les années soixante a épargné. Le 20èmeest une terre de contrastes architecturaux assez unique. Pêle mêle, agglutinés les uns aux autres, on y découvre des immeubles élégants art nouveau, de vieilles bâtisses sombres hâtivement crépies, des pavillons, quelques hôtels particuliers, des maisons ouvrières métamorphosées, etc.
C’est une pelote de rues et d’impasses que nous allons démêler à partir de la rue d’Avron, flânerie qui nous conduira à observer ces contrastes, superpositions de couleurs et rapports de proportions, une configuration idéale pour envisager des dessins à la fois toniques et pathétiques.
En longeant la rue des Vignoles, nous jetterons un coup d’œil, assorti de coups de crayon, sur une profusion d’impasses qui portent des noms évocateurs : Rolleboise, Poule, Bergame, Souhaits… Elles font 3 à 4 mètres de largeur et tout au fond frétillent des jardinets donnant une illusion de campagne.
Cette longue rue – et les voies avoisinantes – comprend aussi maintes devantures de vieux magasins reconvertis mais préservés et des cafés typiques tout comme des restaurants devenus chics.
Une halte est prévue dans un café, qui n’a pas encore de nom, donnant sur la place de la Réunion où nous pourrons redoubler d’inspiration. Malgré une requalification très contestée ce carrefour exhale un charme fou. Des pins parasol masquent en partie des façades de styles très différents tandis qu’une fontaine jaune voit défiler des nuées d’enfants sur le chemin de l’école.
Par la rue Vitruve, nous rejoindrons une rue débordant de charme, elle aussi : Saint Blaise. Bien que s’y hissent des tours HLM parmi les plus hautes de Paris, elle a conservé, en partie, un aspect provincial. C’est ici que battait, jusqu’en 1860, année de son rattachement à Paris, la paisible commune de Charonne. «C’est devenu un quartier branché le soir avec des restos de qualité», affirme un habitant, Gérald. Effectivement, à la belle saison les terrasses du Potes au Feu et du Casque d’Or s’avèrent animées. Encore un constraste : derrière la sobre église Saint Germain de Charonne, dont on voit se profiler le vieux clocher (l’un des plus anciens lieux de cultes de Paris) se cache un cimetière où des chats guettent les visiteurs. Bien entendu, avant de regagner la place Gambetta, nous ferons un croquis ici-même.”