PARIS 18
Informations
Pratique artistique :
La photographie
Techniques explorées :
apprendre à cadrer avec son appareil photo ou son smartphone
Public : ce parcours s’adresse à tous les amateurs de photographie, du novice au plus expérimenté.
Spécificité : amener votre appareil photo (qu’il soit basique ou plus pro)
Lieu
La Goutte d'Or (Paris). Rendez-vous au métro La Chapelle devant le théâtre des Bouffes du Nord.
Tarif
25 €
Durée
2h30
Parcours vu par l’artiste – médiateur Hormoz
“De l’ère industrielle au 3è millénaire, le monochrome industriel vire au cosmopolite coloré, le silence cède à la vie grouillante.”
Ancienne terre agricole, tirant son nom du vin que l’on y produisait jusqu’au 19ème siècle, la “Goutte d’or”, se mue peu après en immeubles, petits logements et hôtels, destinés à accueillir les provinciaux venus travailler à Paris.
Puis c’est la construction de la Gare du Nord (1840-60), ses lignes tentaculaires : l’arrivée de plusieurs vagues de migrants s’en trouve favorisée.
Après les ouvriers venus des quatre coins de l’hexagone et les Européens, le quartier héberge à partir des années 1950 une forte communauté maghrébine et plus tard dés la décennie 1980 une immigration africaine.
Tout naturellement le parcours photographique commencera au-dessus des rames, rue de Jessaint, carrefour symbolique de tous ces passages, un lieu gris conforme à l’époque des machines, austère esthétiquement, mais chargé d’une tradition multiculturelle.
L’horizon y est étonnement dégagé : user du grand angle de son appareil photo, jouer sur la profondeur de champ, les cadres en plongée sur les voies.
Refléter au mieux ce ciel vide qui se déploie devant nous, phénomène rare dans le paysage parisien encombré. Essayer divers temps de pose pour rendre compte des trains qui roulent et se relayent sous le pont.
Longer la rue Stephenson, coupée à son extrémité par la rue Ordener.
On est fin 2010 : saut dans le présent, au tout métallique succède la Résidence Marcadet, bichrome, blanche pointée de touches vertes. Habitation HLM respectant les normes écologiques des architectes de XTU, Anouk Legendre et Nicolas Desmazieres.
Un projet de type « bionique » qui redessine le skyline de la rue Marcadet, prolongement de notre repère premier, de l’étendue au-dessus des chemins de fer.
Ici l’ambiance est plus intimiste, biodiversité, grandes fenêtres disposées aléatoirement dans les façades, comme des fleurs dans un pré, toutes différentes comme chacun des habitants, tel ce coin d’arrondissement multiculturel.
L’accent sera mis dans les images à faire sur les volumes harmonieux de la structure, l’intégration des codes de développement durable et du jardin dans l’urbain, les poches d’air qui traversent le bâtiment.
En face, un autre « îlot » sur les rails : bond en arrière de quelques années sur le « Street art » de la fin des 70s, légalisé ici depuis début 2000 sous forme de graffitis ornant un mur de la SNCF.
Une palette de couleurs plus riche pour les prises de vue, du figuratif, des humains tout du moins en peinture. Plus question d’espace agencé pour l’habitation ou la circulation. Il faut capter une partie d’une énorme fresque d’art, colorée, contemporaine, éphémère.
À quelques pas, l’historique marché permanent Dejean, à dominante africaine, situé à l’emplacement d’un ancien château, « le Château rouge », qui devint au 19ème siècle un bal champêtre. Odeurs, coloris, bruits, mouvements, épices, viandes, poissons, fruits et légumes.
Véritable poumon de la vie afro-antillaise du quartier, une artère grouillante audiovisuelle à retranscrire. Poursuivre le travail sur la chromie, les temps de pose et l’appliquer aux clichés avec des personnages statiques ou dynamiques. Bien sûr rester courtois et respectueux avec les habitants que l’on désire photographier.
D’autres ballades artistiques sont possibles. La « Goutte d’or » est riche, poétique, en constante transformation. J’ai eu la chance d’y habiter entre 1994-2004, de la shooter, d’en faire presqu’un protagoniste » de mon premier long-métrage « J’ai rêvé sous l’eau » en 2008.”